Ma foi, ça va beaucoup d'un coup d'un seul ! Finalement, quand on se
ballade dans les bons endroits, Dublin reste assez joli et
agréable. Forcément, vu que j'habite dans un quartier moche, au début,
je me suis fait de fausses idées... en attendant mieux
Tiens, à propos de se faire... voici ma soirée d'hier.
Je suis donc allé hier soir à Temple Bar dans l'espoir de faire
quelque rencontre (pas forcément à caractère sexuel
d'ailleurs... enfin disons que ç'aurait été un plus, mais ma priorité
était de pouvoir causer à des gens sympa).
Il est vrai que c'est un quartier animé : des pubs quasiment partout,
des gens qui y entrent et en sortent plus ou moins éméchés, des éclats
de rire, le tout dans quelques rues bordées de bâtiments souvent bien
colorés (mais bon, il y a toujours cette impression de ville mal
foutue qui traîne malgré tout). C'est fort plaisant en tout cas. De
plus, malgré les petites ruelles sombres et humides dignes des
endroits les plus malfamés des films américains où la pauvre fille
manque de se faire violer avant de se faire sau(v,t)er par Spiderman,
ces ruelles disais-je inspirent plutôt la confiance.
Bref, je me baladais sur l'avenue, le coeur ouvert à l'inconnu,
j'avais envie de dire bonjour à n'importe qui. J'ai bien essayé sur
une paire de françaises, mais elles n'étaient pas très réceptives les
bougresses. Bon, je suis finalement rentré dans un pub qui à un nom
celte pour prendre la température et un whiskey (petite pensée pour
Mlle Marius). Bon, ma foi, les gens s'amusent. Mais en étant tout
seul, on s'éclate déjà beaucoup moins. Je reste une bonne poignée de
minutes avant de finir mon verre et partir vers des horizons que
j'espérais cléments (Ader).
Mon boss m'avait parlé d'un pub qu'il aimait bien et qui faisait
également discothèque, ce qui aurait pu être intéressant pour voir un
peu à quel point les fille irlandaises sont ouvertes (d'esprit, bien
sûr). Je m'y rends donc (y'aurait pas moyen de faire un calembour
ici ?). L'endroit est assez grand, sur trois étages, mais seul le
rez-de-chaussée fait vraiment pub, les deux derniers m'ont paru
orienté bouffe. Un petit groupe de deux gars jouait des airs de rock,
avec ma foi un certain brio. Bon répertoire, jolie voix. J'ai pris pas
mal de temps à siroter ma Guinness histoire de faire passer le temps
en écoutant la musique, cherchant désespérément du regard une âme
solitaire avec qui je pourrais nouer contact.
J'ai bien eu l'impression d'avoir accroché une fille, mais il
s'agissait d'un spécimen qu'on aurait pu sans hésiter classer dans la
catégorie des boudins. Elle avait même pas l'air majeure en plus (il
paraît qu'il faut avoir plus de 17 ans pour forniquer légalement dans
ce pays...).
/*TODO : insérer ici un long commentaire sur un sujet inintéressant
autre que ma vie à moi histoire d'entretenir le suspense...*/
V'là t'y pas qu'un moment dis-donc, en faisant une n-ième fois le tour
de la salle de yeux, je me fixe sur ceux qu'une charmante demoiselle
qui m'avait l'air seule et fort jolie. Son regard croise le mien, le
saisit et me le rend en échange d'un sourire. "Weeeeeeeeee !", me
dis-je en français avec un accent marseillais. Seulement voilà,
éternel problème qui est le mien et dont je me demande si j'arriverai
à me débarrasser un jour, c'est que je ne sais comment l'aborder. Le
fait que la musique était forte, que je ne suis pas encore
méga-bilingue et que je ne m'étais pas fait spécialement beau (enfin
je le suis naturellement, mais disons que je ne me suis pas mis en
valeur), ne me donnait pas forcément plus de confiance en moi.
Enfin le temps passe, on se refait deux ou trois fois la séance du
"J'te regarde et ça te fait sourire". En fait, j'attendais un peu son
départ afin de la rejoindre dehors et pouvoir me faire entendre et
surtout comprendre ce qu'elle allait me dire sans avoir à la faire
hurler et répéter dans mon oreille.
En fait, y'a même pas eu besoin. La demoiselle étant beaucoup plus
dégourdie que moi (y'a pas de mal faut dire), c'est elle qui s'avance
et qui me demande si je suis effectivement tout seul (enfin je crois,
je ne me souviens plus trop des détails). Hop ! Ça y est !
Bon, alors je lui sors un résumé des articles précédent en y mettant
moins de style (langue anglaise oblige), on discute surtout de Dublin
et de la vie irlandaise en général, des différence entre France et
Irlande, et surtout d'etc. En fait, la chère enfant n'était pas seule
contrairement à ce que je pensais, et elle me présente à un couple
d'amis, dont la fille est moche et hollandaise et le mec est rien de
spécial et pakistanais.
Ah, au fait, il faut peut-être que je fasse un portrait de la
demoiselle.
Il s'agit d'une charmante jeune fille pas très grande, cheveux auburn
coupés assez courts, yeux verts avec un liseré de marron sur le
pourtour, un nez et des lèvres (celles du haut) fins, une poitrine que
je me permets de qualifier d'honorable. Son style vestimentaire
m'indique que ce n'est pas une pouffe, ce qui lui apporte encore plus
de valeur. J'apprends par la suite qu'elle est autrichienne... tu
parles d'une probabilité de rencontrer une autrichienne en Irlande, CE
samedi, dans CE bar. J'aurais du jouer à la loterie tiens !
Bref, on cause dans ce pub pendant un moment puis mes
nouveaux compagnons décident de continuer la soirée en boîte et me
proposent généreusement de les accompagner. Il va de soi que je ne
vais pas me le faire dire deux fois. Nous nous rendons donc au "Hurler
à la lune" si l'on fait la traduction.
Ma foi, là encore, je fus agréablement surpris par l'endroit. C'est
grand, encore sur plusieurs étages, non fumeur (j'insiste pas mal sur
ce point durant mes derniers articles, mais il faut bien se rendre
compte que la fumée dans les bars français est assez traumatisante par
son omniprésence, à tel point qu'à chaque fois que je respirais durant
cette soirée, je m'attendais à chaque goulée d'air de devoir organiser
mes défenses naturelles pour contrer la nicotine. Mais non, rien,
juste du bon air qui sent bon les gens et la bière), bien décoré genre
cabaret, avec une piste de danse assez grande (et haute de
plafond). La musique était un genre de gadouille de tubes des années
80-90 avec un fond de techno... pas de quoi bander.
Autre truc bien, malgré le fait que ce soit en grande partie une
discothèque, les boissons ne sont pas plus chères qu'ailleurs. Ça
c'est youpi, parce que danser, ça fait soif dans la gorge.
Bref, on alterne danse et discussion pendant quelque temps. Surtout
elle et moi en fait car le couple multinational nous fichait pas mal
la paix (un peu trop pour que ce soit complètement innocent
d'ailleurs). Tant et si bien qu'il s'est d'ailleurs fait la malle (je
ne parle pas de la hollandaise) relativement tôt. Bon, à la façon dont
elle me regardais, dont elle se dandinait, je me suis dis "Diantre,
que le plancher est collant !". Bon, en fait, je m'étais mis en mode
attaque, mais j'attendais une chanson plus propice (ouais, parce que
bon, une espèce de R'n'B de merde, c'est pas vraiment glop).
Finalement, c'est sur du Shakira que nous avons échangé nos salives
respectives. Ç'aurait pu être mieux, mais bon, ça urgeait. Et puis
bon, après tout, hips don't lie (les hanches ne mentent pas).
Après quelques autres morceaux par forcément fameux, nous décidons de
vider les lieux. De toute façon, les pubs et boîtes irlandais ferment
leurs portes vers deux ou trois heures, et il était déjà deux heures
et demie. Nous marchons main dans la main comme des petits n'amoureux
jusque devant un bâtiment que j'avais réussi à reconnaître pour
retrouver mon chemin, et nous nous séparâmes là, après une tendre
séance de baisers, le traditionnel échange de numéros de téléphone et
s'être donné rendez-vous, non pas dans dix ans, mais demain, c'est à
dire aujourd'hui, en début d'après-midi.
C'est marrant, mais je me suis senti beaucoup moins déprimé hier soir
en me couchant !
/*Ceci est un instant idéal pour prendre une pause*/
Bon alors maintenant, le récit de la journée.
Rendez-vous donc à 14h devant une des grosses églises de Dublin
(Christ Church, c'est dire si le personnage est important !). En fait
le but était qu'elle me fasse un peu découvrir la ville étant donné
que ça fait trois ans qu'elle habite ici (enfin je crois... le
problème avec l'anglais, c'est que j'ai un peu plus de mal à imprimer
ce qu'on me dit). Elle m'a proposé soit une visite culturelle avec les
musées, religieuse avec les cathédrales, dépensière avec les boutiques
ou alors alcoolique avec la distillerie Jameson et la brasserie
Guinness.
Bon, est-il besoin de préciser mon choix ?
Nous v'là donc en route pour la distillerie Jameson qui est au nord de
la ville, sur la rive gauche du fleuve Liffey. Coup de malchance, ce
bâtiment est fermé pour rénovations jusqu'en mars. Diantre, ça
commence bien ! Enfin bon, la brasserie Guinness n'est pas forcément
très loin, nous y allons donc gaiement, dans le frais air de ce
dimanche ensoleillé, le temps de faire quelques papouilles en
attendant que le petit bonhomme passe au vert histoire de ponctuer un
peu et puis aussi parce que merde, hein, c'est agréable.
Ah ! La brasserie Guinness !
Quelques personnes m'ont dit que ça ne valait pas forcément le coup,
mais personnellement, j'ai bien aimé. Bon, le prix à l'entrée est de
13E, c'est sûr que c'est douloureux. Ah oui, non parce qu'en fait, ma
chère petite amie travaille dans un agence de tourisme, elle a donc
réussi à négocier pour nous faire rentrer à l'oeil (ce dont je lui
suis reconnaissant).
Ce musée est bien agréable, que ce soit à la vue, à l'ouïe, ou au goût
comme je raconterai par la suite (l'odorat et le toucher ne sont pas
trop à l'honneur). Le décor est un mélange fort bien fait de vieux
outils et de tuyaux, de vieilles cuves ou encore de montagnes de
tonneaux avec de jolies verrières, des poutres métalliques qui font un
enchevêtrement vert intéressant du point de vue de la perspective,
avec un éclairage suffisamment tamisé pour que ce soit intime et clair
pour qu'on puisse y voir clair malgré tout.
Enfin bon, on y voit les différents ingrédients de la Guinness,
comment ils sont traités et mélangés, comment la fermentation est
effectuée, etc. Ce qu'il faut savoir, mais tout le monde le sait
normalement, c'est que la Guinness n'est pas une simple spécialité
irlandaise... C'est carrément un des symboles du pays, et cela est
pris relativement au sérieux. Il y a une fresque des anciennes pubs
Guinness, une salle qui rappelle tout de même que l'alcool, c'est avec
modération. C'est pas un mal d'ailleurs parce qu'un des slogans des
pubs et objets Guinness, c'est "Guinness is good for you" (Guinness,
c'est bon pour vous), avec des articles scientifiques expliquant que
la Guinness est un élément très nourrissant (tu m'étonnes !), qu'on
peut lui trouver des vertus curatives (enfin... c'est surtout que vu
la bouffe contenue dans une Guinness, ça refout juste un bon coup de
gniak en cas de fatigue).
Re-enfin bon, le clou de la visite est tout de même une visite au
"Gravity Bar" au septième étage du bâtiment où une pinte de Guinness
est offerte. Ce bar est vraiment délicieux, car déjà, il se situe au
sommet du bâtiment, et donc offre une merveilleuse vue de Dublin et
des environs grâce à une baie vitrée panoramique. Il y a des tables
tout autour de cette baie, ce qui fait qu'on peut vraiment bien en
profiter en sirotant sa Guinness bien fraîche. En plus, le soleil
était en train de se coucher (il se couche tôt dans ces régions
nordiques), alors la vue sur les hautes collines du Sud, c'était
divin (20).
Mais pour en revenir à des choses plus intéressantes...
Nous voilà donc, buvant notre succulente bière en contemplant la
capitale irlandaise, à discutailler (j'aime bien les phrases sans
verbe... Je clair Luc, ne pas ?). Nous causions de la suite du
programme pour la fin de l'après-midi, et v'là t'y pas qu'elle me
demande de l'amener voir là où j'habite. Bon, je ne suis peut-être pas
doué pour décoder les messages subliminaux qu'on peut m'envoyer et
j'ai déjà été déçu par des radasses qui me foutaient le feu au
pantalon pour finalement me claquer leur porte au nez, mais là, LÀ,
c'était quand même clairement une invitation à la braguette !
Qu'à cela ne tienne, je l'amène donc chez moi. Son avis sur ma demeure
n'est pas aussi tranché que le mien, peut-être est-ce parce qu'elle
s'est habituée au style dublinois et que je viens de quitter un
appartement neuf, propre et chaleureux.
Bon ben hein... on a niqué !
Sa compagnie s'est arrêtée là car elle avait des trucs à faire pour
demain. Elle s'est donc retirée (ah, je pourrais en faire des jeux de
mots foireux ici !) après que nous avons décidé de nous revoir mardi
soir (ça fait bizarre, mais il paraît que l'indicatif suit la locution
"après que").
Ouf ! Quelle journée ! Je m'en vais manger un morceau ('sifflotte') et
glander ('re-sifflotte')... Je suis vidé ('prend un air innocent').
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